SoftBank lâche Nvidia et secoue le marché : pari total sur l’IA et risques maximum

Par Maxime le 13 novembre 2025 à 6h35

SoftBank a vendu l’intégralité de sa participation dans Nvidia pour 5,8 milliards de dollars, faisant plonger son action jusqu’à -10 %. Le groupe redirige ses moyens vers l’IA et OpenAI, une stratégie qui divise alors que les valorisations du secteur flirtent avec la bulle.

SoftBank surprend le marché avec la vente totale de Nvidia
L’annonce a fait l’effet d’une douche froide : SoftBank a liquidé toute sa position dans Nvidia, récupérant 5,8 milliards de dollars pour financer sa nouvelle salve d’investissements dans l’IA. En Bourse, le titre a décroché de près de 10 % avant de réduire la casse en clôture. Dans un marché qui scrute chaque mouvement des géants de l’IA, la décision de se séparer du champion des GPU est vue comme un signal fort, ou comme un aveu de prise de risque, selon l’angle. SoftBank assure que la vente n’a rien à voir avec les perspectives de Nvidia, mais uniquement avec la nécessité de mobiliser du capital.

Une stratégie IA qui inquiète autant qu’elle fascine
Le groupe de Masayoshi Son fait partie des symboles de la fièvre autour de l’IA, avec des valorisations qui explosent et une dépendance accrue aux variations du secteur. En misant davantage sur OpenAI au détriment d’un acteur testé comme Nvidia, SoftBank s’expose à un marché où les promesses sont nombreuses mais la monétisation encore floue. L’entreprise vient pourtant d’annoncer un bénéfice net record dans un contexte dopé par la hausse de ses participations, notamment grâce à l’appréciation fulgurante d’OpenAI. Pour certains analystes, la baisse actuelle n’est qu’un repli temporaire après une envolée de 78 % du titre sur trois mois.

Les paris de Son : data centers géants, puce IA et mégaprojets industriels
Depuis un an, SoftBank multiplie les initiatives pour s’imposer comme un pilier des infrastructures IA. Le groupe s’est engagé dans les data centers Stargate aux côtés d’OpenAI et Oracle, prévoit de développer une puce IA avec Arm, et étudie même la création d’un hub industriel d’un trillion de dollars en Arizona. Son portefeuille s’est étoffé avec ByteDance, Perplexity et Ampere Computing, renforçant un positionnement très offensif dans un secteur où l’effet d’échelle dicte la survie. Mais pour financer cette expansion, Son doit arbitrer, et la vente de Nvidia s’inscrit clairement dans cette logique.

Une volatilité assumée mais qui pourrait durer
Les analystes s’accordent sur un point : la valeur de SoftBank dépendra plus que jamais des performances réelles de ses investissements IA. Le groupe peut continuer à surfer sur une dynamique positive si le secteur confirme ses promesses, mais la volatilité restera élevée. Entre pari visionnaire et exposition extrême, SoftBank devient un baromètre de la confiance — ou des doutes — qui entourent l’IA.

SoftBank joue son rôle habituel : avancer plus vite que le marché, au risque de déraper. Vendre Nvidia au moment où les GPU sont au centre de toutes les infrastructures IA peut sembler contre-intuitif, mais s’inscrit dans la logique de Son, qui privilégie les paris massifs plutôt que les positions confortables. La question est de savoir si OpenAI et les méga-projets qui l’accompagnent offriront un retour tangible à court terme. Les lecteurs jugeront : pari visionnaire ou bravade de trop ?