Dua Lipa

La loi sur les données et l’IA, le combat de Dua Lipa

Par Alice le 13 juin 2025 à 11h55

Le Parlement britannique a tranché. Malgré une mobilisation inédite de figures emblématiques de la scène musicale, à l’image de Sir Elton John, Dua Lipa ou encore Sir Paul McCartney, le projet de loi sur les données et l’IA a été adopté sans intégrer l’amendement visant à encadrer l’usage des œuvres protégées dans l’entraînement des intelligences artificielles.

Durant plusieurs semaines, les débats ont mis en lumière une fracture grandissante entre deux visions de l’avenir numérique du Royaume-Uni. D’un côté, les artistes, soutenus par des parlementaires, ont dénoncé le risque de voir leur travail exploité sans autorisation par les géants de la tech. Ils réclamaient une transparence obligatoire, que les entreprises déclarent les œuvres utilisées pour nourrir leurs algorithmes. De l’autre, le gouvernement a défendu un objectif clair, ne pas entraver la compétitivité du pays dans un domaine jugé stratégique.

En refusant cet amendement, les autorités ont choisi de privilégier l’agilité du secteur technologique. Le ministère des Sciences et de l’Innovation a justifié cette décision en insistant sur le potentiel économique de la loi. Il estime qu’elle permettra d’exploiter plus efficacement les données pour améliorer des domaines aussi variés que la santé publique ou les infrastructures. Le Royaume-Uni entend ainsi rester dans la course mondiale à l’innovation, notamment face aux géants américains.

La loi sur les données et l’IA, un potentiel économique évoqué

Mais cette victoire législative ne sonne pas comme un clap de fin. Au contraire, elle ouvre un nouveau chapitre dans la confrontation entre créateurs et développeurs. La baronne Kidron, à l’origine de l’amendement rejeté, continue de dénoncer ce qu’elle considère comme un renoncement aux principes du droit d’auteur. Et plusieurs voix, dont celle d’Owen Meredith de la News Media Association, annoncent déjà de prochaines batailles juridiques ou politiques.

Malgré l’échec, la mobilisation des artistes marque un tournant. Elle met en lumière les tensions croissantes entre innovation technologique et protection des droits culturels. Si le projet de loi prévoit d’autres mesures notables — comme l’accès aux données post-mortem ou une cartographie 3D des réseaux souterrains —, c’est bien la question de l’IA qui a cristallisé l’attention. Le débat ne fait que commencer.